Une
équipe de chercheurs français agissant sous la direction de Romain Teyssier,
astrophysicien au CEA, dans le cadre du “Projet Horizon[1]”,
a mené à terme la plus grande simulation jamais réalisée de la formation des
structures de l’univers.
Cette
simulation, qui s’est appuyée sur le nouveau supercalculateur BULL du Centre de
Calcul Recherche et Technologie (CCRT[2]),
va permettre aux astrophysiciens de comparer leurs modèles aux observations
astronomiques avec un réalisme sans précédent.
L’accroissement prodigieux des moyens de calcul
permet des avancées scientifiques toujours plus importantes. En astrophysique,
la résolution des équations de la mécanique des fluides autogravitants à l’aide
d’algorithmes toujours plus efficaces et sur des supercalculateurs toujours
plus puissants permet de modéliser la formation des structures de l’univers.
Partant des “conditions initiales” de notre univers, que l’on peut observer
directement sur le rayonnement fossile à 3 degrés K, il est possible de suivre
les trajectoires individuelles d’un grand nombre de particules (appelé aussi
« système à N corps ») qui servent à décrire le fluide cosmologique.
Avec
près de 70 milliards de particules et plus de 140 milliards de mailles, le
calcul récemment réalisé au CCRT représente le record absolu pour un système à
N corps modélisé par ordinateur.
Pour la première fois dans l’histoire du calcul
scientifique, il devient alors possible de décrire une galaxie comme
Le même
projet, réalisé sur un ordinateur individuel, aurait pris plus de mille
ans !
Avec cette nouvelle simulation, les
astrophysiciens vont pouvoir prédire quelle est la distribution de matière dans
l’univers avec une précision et un réalisme sans précédent. Ils vont pouvoir
comparer le modèle avec les observations de tout le ciel bientôt disponibles
grâce à la mission spatiale Planck de l’ESA, dont le lancement est prévu en
2008, et pour préparer les futures expériences de mesure du cisaillement
gravitationnel, comme le projet DUNE, dont l’objectif est de déterminer la
nature de l’énergie noire.
[1] Projet Horizon : il s’agit d’une collaboration
entre le CEA, le CNRS et les Universités regroupant une vingtaine de chercheurs
et d’enseignants, experts en simulation numérique et spécialistes de la formation
des structures dans l’univers. Pour plus de détails, voir le site
http://www.projet-horizon.fr.
[2] CCRT : ce centre de calcul haute performance
est installé sur le site du CEA-DAM Ile-de-France et fait partie du complexe de
calcul du CEA. Il dispose d’une puissance de calcul de plus de 50 Tera Flops
pour permettre au CEA et à ses partenaires industriels (EDF, Safran,
EADS/Astrium, Onera…) et académiques de relever les défis aussi bien
scientifiques qu’industriels de leurs projets de simulations numériques haute
performance.